Interview du Laboratoire Bongert
Le Laboratoire Bongert a été fondé en 1970 et est l’un des leaders du marché français. Axé sur la qualité et l’innovation, le laboratoire propose une large gamme de solutions prothétiques, restauratrices et orthodontiques. Une entreprise familiale, le Laboratoire Bongert produit plus de 75 000 prothèses par an pour 400 clients. 3Shape s’est entretenu avec Pascal Bongert, le gérant du laboratoire, Yannick Gourrier, bêta-testeur et responsable du service CFAO, et Pascal Lorieul, responsable du département Orthodontie. Pascal Bongert travaille dans l’industrie dentaire depuis les années 1980. Il a repris le laboratoire à ses parents en 1999.
Pascal Bongert (gérant du laboratoire) : Le Laboratoire Bongert est un laboratoire à structure familiale. Je me suis intéressé au numérique depuis les travaux de François Duret parce que j’étais moi-même passionné d’informatique. J’avais déjà informatisé la gestion administrative du laboratoire en 1986, et, au début des années 2000, la CFAO est devenue incontournable à nos process de fabrication.
Pourquoi avez-vous choisi 3Shape ? Quels sont ses atouts ?
Pascal Bongert : Pour nous, le premier critère était la qualité, ce qu’on pouvait avoir comme résultat. Le deuxième critère était de choisir un système évolutif qui nous ouvrait sur d’autres possibilités de réhabilitation prothétique. Dental System de 3Shape nous offre cette opportunité-là. Car pour moi, l’investissement se fait aussi avec une société qui doit être pérenne et dont la longévité est assurée par une R&D performante.
Quels critères ont guidé votre choix en ce qui concerne l’aspect technique ?
Yannick Gourrier (responsable du département CFAO, bêta-testeur 3Shape) : À l’époque où les premiers systèmes 3Shape ont été intégrés dans le laboratoire, nous étions principalement orientés vers le développement numérique de la prothèse conjointe. Ensuite, on a mis en parallèle tous les logiciels spécialisés du marché, et il s’est avéré que Dental System, avec le module removable, pour la prothèse adjointe était l’un des plus performants, et il l’est toujours.
Si l’on se tient aux prothèses partielles adjointes, quels sont les avantages par rapport aux méthodes de travail traditionnelles ?
Yannick Gourrier : Aujourd’hui l’outil numérique nous permet de produire mieux et plus tout en assurant une qualité constante de nos réalisations.
En effet, avec la technique traditionnelle, nous multiplions les étapes manuelles et les risques d’erreur. Alors qu’aujourd’hui, nous les réduisons et maîtrisons l’ensemble du process via le numérique (de la prise d’empreinte en bouche, la coulée du plâtre, le scannage des modèles et la modélisation jusqu’à l’impression de l’appareil par micro fusion laser). La conception et fabrication par impression 3D contrôlées au sein même du laboratoire nous permettent d’en maitriser la chaine de bout en bout et donc la qualité de la prothèse.
Pascal Bongert : On ne doit pas constater de feedback sur la qualité prothétique attendue, elle doit être évolutive et donc toujours être supérieure. Il ne faut jamais oublier que tout ce qu’on fabrique est destiné à un patient. Le patient est au cœur de notre projet.
Qu’en est-il de la communication avec vos partenaires, s’est-elle améliorée avec la digitalisation ?
Yannick Gourrier : Oui, de manière importante. Le fait d’être equipés de différents systèmes CFAO et donc de détenir de nouveaux outils de dialogue favorise les échanges avec les cabinets dentaires, clients et prospects, ainsi que nos partenaires sur les possibilités techniques et les réalisations prothétiques. Certains de nos clients en sont même stimulés dans leur équipement futur de scanners intra-oraux.
Votre laboratoire, accepte-t-il les scans TRIOS ?
Yannick Gourrier : Oui, et je voudrais souligner qu’avant même de travailler sur des scans TRIOS, on est passé par le programme TRIOS Ready pour lequel nous sommes reconnus opérationnels. À chacune des nouvelles technologies, nous sommes certifiés par le fabricant pour être habilité à son utilisation en bonne et due forme — gage de qualité et de pérennité. C’est comme pour une voiture : on ne peut pas la conduire sans permis.
Comment la transition au numérique s’est-elle faite pour le laboratoire et son personnel ?
Pascal Lorieul (responsable du département Orthodontie) : Elle a été favorisée dans le but de répondre aux évolutions de notre métier et de nous accompagner dans le développement de produits et l’optimisation du résultat prothétique. Nous avons ainsi donné la possibilité aux salariés motivés à se former sur les nouveaux outils numériques, ce qui a engendré des transferts de compétences et contribué à la création de nouveaux produits et de nouveaux flux. De nouvelles perspectives métier sont en marche et occasionnent de nouveaux emplois.
Yannick Gourrier : Très rapidement, on a adhéré au numérique, au vu de nos équipements existants en CFAO depuis plus de 15 ans et de l’avancée du numérique dans les cabinets, la transition était évidente — vecteur de notre évolution, incontournable dans notre profession — on se devait de monter dans le train avant même qu’il soit en marche.
Comment envisagez-vous l’avenir du laboratoire en termes de changements technologiques et quel rôle la CFAO pourrait-elle jouer pour vous aider à relever de nouveaux défis ?
Yannick Gourrier : Le fait de passer par des machines et par une production via numérique rééquilibre le marché, car une machine a plus ou moins le même coût partout. Cela permet de renforcer la production locale et, pour les praticiens, de bénéficier de produits diversifiés et de qualité encore supérieure.
Pascal Bongert : Je suis convaincu que le monde dentaire évolue et va continuer à évoluer vers cette digitalisation à tous les niveaux. Un laboratoire et un dentiste doivent parfaitement s’inscrire dans cette logique pour, demain, être encore plus efficaces, pour pouvoir offrir un service et des produits toujours de meilleure qualité. Donc, pour moi, le laboratoire et toute notre équipe, nous devons orienter nos axes de développement avec des solutions digitales. Le numérique ouvre de nouvelles possibilités, mais en même temps pose de nouveaux défis. Ça rend aussi le marché plus accessible et supprime des barrières, car la fluidité d’un fichier numérique lui permet de franchir les frontières beaucoup plus rapidement qu’une personne.
Quels sont les avantages de la CFAO en orthodontie ?
Pascal Lorieul : Nous avons été précurseurs au laboratoire Bongert des modèles orthodontiques numériques (en remplacement des modèles en plâtre). On était parmi les premiers à le faire en France. Nous travaillons désormais avec Ortho System et envisageons le développement du système de traitement par gouttières, difficile par méthode traditionnelle. Cette solution numérique nous permet d’être beaucoup plus précis. Les déplacements dentaires sont ainsi plus précis, et même après la fabrication du modèle, la position des dents correspond parfaitement à ce qui a été numérisé au départ dans la bouche du patient.
La majorité de nos patients sont des enfants, mais avec ce système de gouttières, nous pouvons aussi satisfaire des traitements d’adultes.
Ortho System évolue vers d’autres possibilités d’appareils que nous intègrerons à notre gamme d’orthèses. Je pense, entre autres, aux brackets en méthode indirecte que l’on peut faire maintenant avec le logiciel.
Pensez-vous que votre travail est devenu plus productif et plus efficace ?
Pascal Lorieul : Plus productif, oui, et plus efficace sûrement, puisque les technologies numériques offrent des résultats plus viables. À partir du moment où les mesures sont beaucoup plus justes, surtout pour les appareils d’orthodontie, le traitement en est plus fiable.
Est-ce que cela permet d’optimiser les durées et les coûts de réalisation ?
Pascal Lorieul : Oui, je pense qu’ils le seront avec le recul nécessaire à l’expérience des temps de réalisation.